Une régression d’au moins 1/3 des habitats dunaires

Depuis 25 ans, la surface globale de l’écosystème dunaire non boisé semble s’être drastiquement réduite.

Un moins 1/3 de la superficie de ces habitats ont disparues entre 1997 (permier suivi) et 2021 (dernier suivi).

Le nombre de placettes de dunes grises, notamment, a fortement diminué (- 55 %), de même que celui de dunes blanches (- 46 %), comme le montre le graphique suivant :

Graphe de l'évolution du nombre de placettes par habitat dunaire entre 1997 et 2021
Nombre de placettes par habitat au cours du temps
Description du graphique

En abcisse : les années entre 1997 et 2021.
En ordonnée : le nombre de placettes entre 0 et 500.
Chaque courbe représente le nombre de placettes comptées pour chaque habitat dunaire référencés entre 1997 et 2021.
En bleu, la courbe décrit l’évolution du nombre de placettes de dunes mobiles et semi-fixées (ou dune blanche). En 25 ans, ce nombre passe de 450 environ à moins de 250.
En rouge, le nombre de placettes de dunes grises fixées passe de 275 environ en 1997 à 125 en 2021. La diminution se déroule surtout entre 2015 et 2021.
En vert, le nombre de placettes de dunes embryonnaires et de laisses de mer paraît plus stable entre 75 et 50, avec une tendance à la baisse.
Trois autres courbes représentent d’autres habitats dunaires (non nommés) et présents sur peu de placettes (moins de 50).

Cette diminution massive est en grande partie due à l’avancée de la frange forestière à l’ouest, et à l’érosion marine et à l’ensablement à l’est. Ce constat est corroboré par l’observation de la diminution de l’occurrence de la majorité des espèces dunaires au fil des années.

D’autres résultats inquiétants

Déstructuration des habitats

Il s’opère au cours du temps une relative déstructuration des différents habitats dunaires. Ce processus est décelable à travers une délimitation moins franche des habitats adjacents : ils s’interpénètrent. Par exemple, de plus en plus d’espèces de la dune embryonnaire sont présentes en dune mobile, des espèces de la dune mobile se retrouvant aussi plus nombreuses en dune grise.
On remarque par ailleurs que le nombre d’observations d’espèces adaptées à une instabilité du substrat et présentant une bonne résilience à l’accumulation sableuse augmente.
A terme, il pourrait y avoir un risque d’homogénéisation et de banalisation des cortèges, avec seulement les espèces les plus tolérantes à ces contraintes, que le changement climatique pourrait accentuer via une augmentation des évènements extrêmes tels que les tempêtes..

Eutrophisation du milieu

Les végétations des dunes mobiles et grises s’eutrophisent. Ceci peut être dû à l’augmentation des dépôts d’azote atmosphérique, qui, conjuguée à l’augmentation de la concentration de CO2 dans l’atmosphère, conduirait à l’augmentation de la biomasse végétale. Cette relative densification du couvert végétal pourrait faciliter la fixation du sable et contrebalancer les effets d’ensablement et d’érosion, tout en sachant que la progression du pin maritime pourrait aussi être une réponse à ces phénomènes.

2009 : une année particulière

Les résultats pour 2009 sont significativement différents des autres années, voire inverse à la tendance générale entre 1997 et 2021.
Le lien avec les effets de la tempête Klaus de janvier 2009 semble assez évident : les perturbations du substrat (érosion, accumulation) auraient engendré une moindre densité du couvert végétal, une oligotrophisation et une diminution du nombre d’observations des espèces et des habitats sur plusieurs transects. Il est aussi intéressant de noter l’assez bonne résilience des végétations avec un retour proche à l’état de 2003 dès 2015, malgré la survenue de plusieurs tempêtes durant l’hiver 2013-2014. De même, les effets des tempêtes de l’hiver 2019-2020 apparaissent peu décelables.
Si la résilience de la composition des cortèges floristiques, suite à ces épisodes extrêmes, peut être relativement rassurante, il n’en demeure pas moins qu’ils ont un impact fort en termes de surface avec des pertes a priori conséquentes.

La dune non boisée régresse.
La présence de plusieurs espèces adaptées au substrat mobile augmente, tandis que les espèces de la dune grise, fixée, diminuent.
La présence de pin maritime et de plusieurs espèces exotiques augmente.

Téléchargez les résultats Nouvelle-Aquitaine

Une première vague de résultats 2016-2021 des suivis réalisés en Nouvelle-Aquitaine a été produite. Deux versions résumées sont disponibles en cliquant sur les boutons ci-dessous.