L’apollon, papillon en régression

Le suivi de l’apollon s’est arrêté en 2023. Voici de premiers résultats sur la période 2017-2021. La totalité des résultats, incluant la dernière année de suivi, est en cours de traitement.

2017-2021

Moins de papillons montagnards

Bien que ses populations fluctuent en fonction des années selon les conditions météorologiques annuelles, une baisse régulière des effectifs d’apollon est observée.

Description du graphique

En ordonnée : le nombre d’apollons recensés, entre 0 et 6.
En abscisse : les années entre 2017 et 2021.
Le nombre d’apollons observés chaque année est représenté par un rond bleu. Ce nombre se situe entre 4 et 1 selon les années. Une droite de régression a été calculée. Elle est représentée en vert (avec une enveloppe plus large bleue claire, représentant l’écart-type). Elle est descendante entre 2017 et 2021.

Nombre d'individus d'apollon observés par an
Nombre d’individus d’apollon observés par an

Il en est de même pour les autres papillons exclusivement montagnards, comme les différentes espèces de moirés, le cuivré de la verge d’or ou le semi-apollon. Ce graphique montre une baisse des effectifs de ces papillons entre 2018 et 2021. La prolongation des suivis serait nécessaire pour confirmer ou non la chute des effectifs des papillons montagnards.

Description du graphique

En ordonnée : le nombre de papillons recensés, entre 0 et 30.
En abscisse : les années entre 2018 et 2021.
Le nombre de papillons montagnards observés chaque année est représenté par un rond bleu (avec l’écart-type représenté par une barre verticale). Ce nombre se situe vers 13 entre 2018 et 2019, puis à 11 en 2020 et, enfin, à 6 en 2021.

Nombre d'individus de papillons de montagne observés par an
Nombre d’individus de papillons de montagne observés par an

Plus de papillons généralistes ?

Nombre d'individus de demi-deuil observés par an
Nombre d’individus de demi-deuil observés par an

Le demi-deuil, papillon de plaine présent dans de nombreux milieux différents, présente une légère tendance à l’augmentation. Ces résultats seraientt à confirmer ou non dans les années futures.

Description du graphique

En ordonnée : le nombre moyen de demi-deuils recensés, entre 0 et 1,2.
En abscisse : les années entre 2017 et 2021.
Le nombre de demi-deuils observés chaque année est représenté par un rond vert (avec l’écart-type représenté par une barre verticale). Ce nombre se situe vers 0,1 entre 2017, puis à 0,4 en 2019 et 2020 et, enfin, à 0,5 en 2021.

Une observation de terrain : le changement de végétation dans les estives

Si le changement climatique semble influer sur la composition des cortèges de papillons, une autre pression humaine peut aussi impacter ces peuplements. La diversité et la composition floristique des estives se modifient avec l’évolution des pratiques pastorales. Les papillons étant très dépendants de la ressource floristique et souvent très spécialisés, la structuration de leur milieu de vie est une donnée fondamentale de leur présence. Sa modification peut impacter leur maintien ou permettre à de nouvelles espèces de trouver les ressources qui leur sont nécessaires.

Description des photos

Deux photos sont mises en parallèle. Elles représentent le même lieu, la 1e en 2017 et la seconde en 2020. Il s’agit d’une estive typique des Pyrénées. Si la prairie en 2017 est riche de différentes espèces floristiques, elle semble s’être modifiée en 2020. Dans cette dernière photo, des vaches ruminent.

Évolution d'une estive suivie entre 2017 et 2020
Évolution d’une estive suivie entre 2017 et 2020

Dans ce contexte, pour atténuer les effets du changement climatique, il paraît nécessaire de communiquer avec les acteurs locaux du territoire. L’activité agropastorale est indispensable au maintien des estives. Elles ne jouent ce rôle que si les pratiques sont respectueuses du fonctionnement de cet écosystème. Les communes, le Parc National des Pyrénées, etc. sont aussi parties prenantes de cette concertation nécessaire.

2022-2023 : des données en cours d’analyse

Deux observations sont à noter, en attendant des analyses plus complètes :

  • Sur le site de Lagouare, le plus bas en altitude, l’apollon n’a été revu ni en 2022 ni en 2023. Il n’avait pas été observé en 2021. On peut considérer sa disparition de ce secteur comme effective, sachant qu’il n’est plus observé non plus aux alentours du transect.
  • Sur le site d’Arrious, le nombre d’apollons observés en 2023 a rebondi après une baisse constante depuis 2017, passant de 3 individus en 2022 à 27 en 2023, soit des effectifs comparables à 2017.

Téléchargez les résultats Nouvelle-Aquitaine

Une première vague de résultats 2016-2021 des suivis réalisés en Nouvelle-Aquitaine a été produite. Deux versions résumées sont disponibles en cliquant sur les boutons ci-dessous.