Lézard ocellé

Régions concernées :
Groupes taxonomiques concernés :
Milieux naturels concernés :

Description

Le Lézard ocellé est une espèce thermophile (qui aime la chaleur), d’affinité méditerranéenne. Il est présent en Nouvelle-Aquitaine sur les dunes de la façade atlantique et sur les coteaux bien exposés au soleil de Dordogne et du Lot-et-Garonne. Chez nous, il est en limite nord-ouest de son aire de répartition. Ectotherme, il dépend de la température extérieure pour réchauffer son corps à une température lui permettant d’être actif.

Sa présence dépend fortement des abris disponibles (tas de pierres, terriers, blocs de rochers…).

Lézard ocellé © M.Berroneau

Effets possibles du changement climatique

Jusqu’à un certain point, la hausse des températures pourrait être favorable aux populations de lézards ocellés. L’érosion du trait de côte lui serait défavorable, en faisant disparaître certains de ses abris. L’aire de répartition du lézard ocellé sur le littoral va-t-elle s’étendre ou se réduire ?

La vidéo suivante présente les contraintes imposées par l’érosion au lézard ocellé sur la côte aquitaine.

Description de la vidéo

Le littoral aquitain… 200 km d’une frontière mobile; faite de sable et de forêts, soumise aux effets du changement climatique.
Comment les animaux vivant ici vont-ils pouvoir s’adapter à ces modifications ?
Les scientifiques du programme sentinelles se sont lancés sur les traces de l’un d’eux : le lézard ocellé. Il est le plus gros lézard connu en Europe. En Nouvelle-Aquitaine, il s’est très bien adapté au milieu dunaire où il retrouve chaleur, abri et nourriture.
Si les naturalistes tentent de mieux cerner l’évolution de sa répartition sur la dune, c’est que ses abris pourraient disparaître. Parmi ces refuges, certains sont parfois surprenants comme les blockhaus ou anciennes routes allemandes, vestiges de la dernière guerre. Mais ce petit paradis pourrait changer de visage au gré de phénomènes climatiques exceptionnels. Lors des grosses tempêtes, comme celle de 2013 par exemple, la dune a reculé par endroits de plus de 40 m en quelques semaines seulement. En ces lieux, la plage vient aujourd’hui buter directement contre la forêt ou pire, contre une cité balnéaire qu’il a fallu évacuer. La dune a bel et bien disparu et les lézards, eux, ont été emportés par les eaux.
Quel impact la modification du trait de côte aura-t-elle sur les populations de lézard ocellé ? Les réponses se trouveront peut-être dans les données recueillies par les naturalistes du programme sentinelles.


Suivis scientifiques

Environ 80 placettes permanentes sont suivies par Cistude Nature le long du littoral de Tarnos (au sud) à Soulac-sur-Mer (au nord). Ces placettes sont parcourues 3 fois par an. Toutes les observations directes de lézards ocellés, mais aussi leurs empreintes ou la présence de fèces, sont notés.

L’Université de Pau & Pays de l’Adour a travaillé en parallèle (entre 2018 et 2021) à l’évaluation de l’optimum thermique de l’espèce pour sa reproduction, à l’aide de modèles physiques de lézards : un tube PVC muni d’une sonde thermique imite le lézard et enregistre sa température interne en fonction de la température externe. Ces données (et celles de l’abondance) sont intégrées dans les logiciels statistiques prédictifs permettant d’évaluer le risque d’extinction de l’espèce.

Découvrez ce dernier protocole en bande dessinée :