Description
Endémique des Pyrénées, côté espagnol et français, cette petite grenouille vit dans les torrents. En France, seules 4 petites populations sont présentes. Elles sont isolées les unes des autres. Côté espagnol, l’espèce se répartit en 2 populations de taille plus importante.
Comme tous les amphibiens, la grenouille des Pyrénées est ectotherme : sa physiologie et sa distribution dépendent de la température extérieure.
C’est une espèce liée aux milieux frais, voire froids. Elle commence à chanter pour la reproduction dès février, quand les torrents sont encore sous la glace et l’eau autour de 2°C. Après l’éclosion des œufs, les têtards se concentrent dans les vasques des ruisseaux et résistent à la force du courant.
Effets possibles du changement climatique
La violence des crues printanières risque de détruire et emporter vers l’aval un nombre de plus en plus important de têtards. L’espèce ne pourra pas trouver de milieux plus favorables en altitude ou ailleurs. Ses populations risquent de diminuer. Or, elles sont déjà très isolées en France.
La vidéo suivante vous présente la Grenouille des Pyrénées et les effets que le changement climatique pourrait avoir sur cette espèce.
Description de la vidéo
Dans quelques torrents des Pyrénées, vit une grenouille rare et méconnue. Découverte en 1993, elle fut décrite sous le nom de Rana pyrenaica. Sa petite taille, son corps effilé et ses longues pattes arrières musclées font de cet amphibien un bijou d’adaptation aux torrents de montagne.
Au cours d’un processus de plusieurs millions d’années, la grenouille des Pyrénées a su s’adapter à ces conditions extrêmes. Elle est aujourd’hui tributaire d’une eau froide et oxygénée. Dès le mois de février, la grenouille des Pyrénées entre en activité, affrontant chutes de neige, tempêtes, avalanches et une eau glaciale. Au printemps, les œufs et têtards, réfugiés dans les vasques, devront supporter les crues. Une queue large et musclée leur permet de lutter contre les courants.
Mais le réchauffement climatique risque de dérégler le cycle de l’eau, augmentant la violence des crues et réduisant l’oxygénation, ce qui compromet la survie des embryons et des têtards.
Déjà fragilisées par des introductions de truites, les populations recensées dans les Pyrénées françaises se comptent sur les doigts d’une main. A peine est-elle venue enrichir la liste des espèces répertoriées sur la planète que, déjà, la grenouille des Pyrénées risque d’en être rayée.
Les scientifiques et naturalistes du programme sentinelles tentent de comprendre comment la petite grenouille des montagnes pourrait faire face à ce bouleversement climatique.
Suivis scientifiques
Cistude Nature met en place des suivis de la répartition et l’abondance des têtards de grenouille des Pyrénées. Le protocole utilisé est issu d’un protocole national, nommé POP Amphibiens. Plusieurs transects feront l’objet de comptages tout au long du programme.
L’Université de Pau & Pays de l’Adour travaille en parallèle à l’évaluation de l’optimum thermique de la grenouille des Pyrénées, à l’aide d’un modèle physique muni d’une sonde thermique qui imite la grenouille et enregistre sa température interne en fonction de la température externe. Ces données (et celles de l’abondance) sont intégrées dans les logiciels statistiques prédictifs permettant d’évaluer le risque d’extinction de l’espèce.
Cette espèce endémique, en danger d’extinction, fait l’objet d’un programme de conservation spécifique depuis 2023. Le suivi de l’espèce dans le cadre des sentinelles du climat a donc été arrêté.