La journée mondiale de la biodiversité a eu lieu le 22 mai dernier. L’occasion pour l’Observatoire National de la Biodiversité de publier son rapport sur l’état de la biodiversité en France. Et les nouvelles ne sont pas bonnes :
« Une évolution inquiétante des espèces et un état mitigé des milieux naturels, une destruction des habitats naturels qui se poursuit, des pollutions qui persistent, des espèces exotiques envahissantes en forte progression, et des actions de connaissance, de prévention et de lutte qui s’intensifient, voilà la situation 2017 de la biodiversité mise en lumière et en chiffres par les indicateurs de l’Observatoire national de la biodiversité (ONB). »
« Les manifestations du changement climatique se font plus précises, de même que leur impact sur la biodiversité. Le gel, qui a une influence très importante sur les espèces, régresse : – 2,5 jours de gel annuel en métropole, en moyenne par décennie sur la période 1961-2010. Les glaciers métropolitains, qui conditionnent pour une part les conditions climatiques des écosystèmes montagnards, régressent de – 18,8 mètres d’eau entre 2001 et 2013. Conséquence du réchauffement des températures, la date des vendanges a avancé dans l’année de 18 jours en 38 ans (soit entre la décennie 1965-1974 et la décennie 2003-2012). »
Reporterre.net résume les éléments clé de ce rapport : 22% des milieux naturels d’intérêt communautaire sont évalués en bon état de conservation, 31 % des espèces sont menacées, le nombre d’individus d’oiseaux spécialistes sont moins nombreux (- 23 %), de même que le nombre de chauve-souris (-46 %). Les prairies disparaissent (perte de 52 000 ha en 20 ans). Ce sont les milieux les plus détruits.
Ailleurs dans le monde, plus particulièrement en Arctique, la biodiversité souffre aussi, principalement en raison du changement climatique.
Sciences et Avenir rapporte le constat du Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (Cosepac). Il alerte sur les menaces de disparition qui pèsent sur les populations nordiques de morses et de caribous au Canada. Les causes : réchauffement climatique, recul de la glace de mer, interactions plus fréquentes avec les touristes, développement industriel.
« Une partie du Nord canadien se réchauffe plus rapidement que partout ailleurs dans le monde, et le nombre d’espèces en péril dans le Nord est en croissance », a souligné le comité.
L’institut Polaire de Norvège constate une évolution dans le régime alimentaire des ours polaires due au changement climatique. Ils se nourrissent de plus en plus d’œufs de bernache nonette notamment. Quelles conséquence à terme pour l’ours polaire et pour les colonies d’oiseaux nicheurs ?
Plus près de chez nous, les conséquences du changement climatique sur la biodiversité sont étudiées en laboratoire sur le lézard vivipare (une de nos espèces sentinelles) par le laboratoire Évolution et diversité biologique de Toulouse. Un réchauffement de 2 à 3°C impacte la diversité de la flore intestinale du lézard vivipare qui diminue. Or, un moins bon fonctionnement de la digestion et de la lutte contre les pathogènes impactent la survie des lézards…
Vous trouverez un résumé de la publication scientifique parue dans Nature Ecology & Evolution des chercheurs ici.