Forte de l’expérience de l’association Cistude Nature à l’initiative de la démarche depuis 2016 en Nouvelle-Aquitaine, l’Union des Centres Permanents d’Initiatives pour l’Environnement de Normandie (URCPIE) officialise la mise en œuvre du programme « Sentinelles du climat » dans la région. Sans attendre, la flore, les insectes, les amphibiens comme les reptiles feront l’objet des suivis scientifiques. Pour mesurer l’impact du changement climatique sur la biodiversité, le programme s’intéresse en effet aux espèces sensibles à ces perturbations, sur des sites préservés, équipés de stations météorologiques et répartis dans l’ensemble de la Normandie. L’analyse statistique des données naturalistes et météorologiques croisées avec les scénarios de modifications du climat dressés par le GIEC (Groupe d’experts internationaux sur le climat) permet de quantifier la dégradation des conditions locales favorables aux espèces et d’évaluer les risques de disparition de populations et les facteurs responsables : un préalable pour des recommandations d’aménagement et de gestion des milieux naturels.
Parmi les espèces qui retiennent l’attention des naturalistes, on peut lister :
La mobilisation scientifique sur le sujet est telle que plusieurs structures sont d’ores et déjà engagées : le Groupe d’étude des invertébrés armoricains, le Conservatoire botanique, le Conservatoire d’espaces naturels, le GIEC normand, l’Agence normande de la biodiversité et du développement durable ou encore l’Office national des forêts. Plusieurs étapes devraient jalonner le déploiement du programme : la mise en place de stations météorologiques dans les espaces protégés concernés et le lancement des suivis dès 2023/2024 puis le déploiement des suivis de l’ensemble des espèces dans les 60 sites identifiés en 2025/2026. Une démarche qu’il sera évidemment nécessaire de poursuivre pendant plusieurs années pour regrouper suffisamment de données avant de tirer des conclusions.
Une des spécificités de ce programme de recherche est la place accordée à la médiation scientifique et à la sensibilisation à ces enjeux de société. Vidéos, bandes-dessinées, site internet, exposition… Cistude Nature a créé de nombreux outils depuis 7 ans pour expliquer les étapes du projet, présenter les enjeux, exposer la démarche, décrire les résultats… l’Union des Centres Permanents d’Initiatives pour l’Environnement de Normandie souhaite également garder cette approche afin de toucher les citoyens normands et faciliter la compréhension et l’appropriation de sujets qu’on ne peut plus nier, celui du changement climatique et de son impact sur la biodiversité.
Fondé et porté par l’association Cistude Nature, ce programme scientifique évalue les effets du changement climatique sur la biodiversité de la Nouvelle-Aquitaine. Lancé en 2016 pour une durée de 6 ans, il s’appuie sur une vingtaine d’espèces ou groupes d’espèces peu mobiles et réparties dans des écosystèmes sensibles de la région. Incapables de «fuir», ces sentinelles du climat sont sensibles aux modifications de leur environnement. Elles devront s’adapter au changement climatique ou disparaître localement.
Pour mener ces recherches, Cistude Nature est entourée de plus de 60 structures partenaires, des associations, des conservatoires, des laboratoires de recherche, qui participent aux travaux d’acquisition des connaissances, d’analyse et de restitution. Le programme s’appuie également sur le développement d’outils de médiation pour diffuser l’information scientifique auprès du public.
En 2022, Nature en Occitanie lance la déclinaison du programme en Occitanie.
En 2023, le programme de recherche scientifique néo aquitain a lancé son 2ème volet, orienté sur les mesures de conservation. Il est soutenu par l’Union Européenne dans le cadre du FEDER, la Région Nouvelle-Aquitaine, le Fond vert, le Département de la Gironde et le Département de la Dordogne.
Agenda :
L’exposition « Sentinelles du climat », itinérante en Nouvelle-Aquitaine est en escale dans les locaux de la Région Nouvelle-Aquitaine successivement à Bordeaux, Poitiers et Limoges jusqu’à mars 2024.