Les pelouses calcicoles sont dominées par des plantes herbacées, souvent témoins d’un pastoralisme historique. Elles se développent sur des sols plus ou moins calcaires. Ces sols sont souvent peu épais, pauvres en matière organique et très secs (le substrat calcaire ne retient pas l’eau qui s’infiltre rapidement en profondeur).
Elles sont souvent présentes dans des secteurs en pente et bien ensoleillés, comme les coteaux et plateaux calcaires de la Charente-Maritime, de la Charente, de la Dordogne et du Lot-et-Garonne, et du bassin sédimentaire de Brive.
Selon leur exposition, la pente, le ruissellement de l’eau, le type de sol, ces pelouses présentent des physionomies et un cortège d’espèces différent. On les nomme mésophiles dans des stations peu pentues, où l’eau est davantage retenue et le sol plus épais. Les pelouses xérophiles poussent sur des sols très fins et très secs.
Les espèces végétales des pelouses calcicoles ont une tendance thermophile : elles aiment la chaleur. De nombreuses espèces ne poussent que dans ces milieux chauds, secs, pauvres en matière organique mais riches en sels minéraux. La lavande à larges feuilles, la stéhéline douteuse ou l’hélianthème des Apennins sont caractéristiques de ces milieux, comme beaucoup d’autres plantes adaptées à ces contraintes. Ces pelouses abritent également de nombreuses espèces patrimoniales comme l’argyrolobe de Linnée, la leuzée conifère, la phalangère à fleurs de lis et la dorycnie à cinq feuilles.
La composition et la structure des habitats qu’elles constituent entretiennent un lien étroit avec les pelouses méditerranéennes. En effet, les pelouses sèches de Nouvelle Aquitaine sont particulièrement originales, composées d’un cortège d’espèces en partie méditerranéennes, et en partie atlantiques et continentales.
Avec les modifications du climat, certaines espèces ne trouveront plus les conditions nécessaires à leur développement : elles disparaîtront donc de ces habitats. Inversement, des espèces plus adaptées aux nouvelles conditions pourraient profiter de ces évolutions pour s’implanter. Quel sera l’impact des modifications climatiques sur la composition floristique des cortèges ?
Marie-Lou Duret de Sauvage Garage a suivi le CBN Sud-Atlantique. Elle vous présente en BD la réalisation du suivi de la végétation des pelouses calcicoles.
Découvrez en détail les premiers résultats des suivis en Nouvelle-Aquitaine en cliquant >> ICI <<.
Sur les pelouses calcicoles, on rencontre un cortège spécifique de papillons en raison de l’écologie de leur(s) plante(s) hôte(s), présente(s) seulement dans ce type d’habitat. C’est le cas de l’azuré du serpolet, du bel-argus, de l’azuré bleu-nacré, du fluoré ou encore du citron de Provence.
L’étude de ce cortège s’appuie sur un protocole scientifique qui pourra être reproduit année après année. Grâce à lui, il sera possible de modéliser l’évolution du cortège de papillons des pelouses sèches en lien avec le changement climatique.
Découvrez en vidéo le protocole de suivi des papillons, sur le terrain !
La pachyure, dans ce programme sentinelles, est un peu l’emblème des micromammifères qui occupent des territoires différents en fonction de leur écologie. Ils forment, en fonction des latitudes et des altitudes, en fonction de leurs préférences écologiques, des cortèges composés d’espèces différentes.
La pachyure est l’un des plus petits mammifères au monde. L’adulte pèse environ 2 grammes et mesure entre 3,5 et 5,5 cm, queue comprise… la taille d’une clé USB.
Elle fait partie de la famille des musaraignes et se nourrit d’insectes. Elle affectionne particulièrement les criquets et les grillons qu’elle n’hésite pas à capturer bien qu’ils puissent être plus grands qu’elle !
Cette espèce est typiquement méditerranéenne. Elle est présente en France sur tout le pourtour méditerranéen. Elle remonte du sud par le couloir de la Garonne jusqu’en Charente-Maritime (et le long du Rhône côté est). Elle est observée en Nouvelle-Aquitaine depuis 1973.
La pachyure étrusque vit dans les milieux chauds rocailleux (aussi dans les murets des jardins, et même dans les maisons en hiver).
Le réchauffement climatique pourrait permettre à cette espèce de coloniser de nouveaux territoires plus au nord de son aire de répartition actuelle. Cette espèce méditerranéenne va-t-elle coloniser de nouveaux territoires ?
Sur tout le territoire de la Nouvelle-Aquitaine, des pelotes de réjection de chouettes effraies vous être récoltées et analysées. Découvrez, grâce à la BD de Guillaume de Sauvage Garage, comment ces récoltes vous permettre d’étudier l’évolution des cortèges de micromammifères de la région. Ce reportage est découpé en deux parties.
Il vous présente d’abord le protocole de terrain, soit la récolte proprement dite.
La seconde partie du reportage se déroule en laboratoire et vous présente la méthode d’analyse des crânes trouvés dans les pelotes et comment ils permettent de connaître le cortège des micromammifères d’un endroit donné.
Le suivi de la pachyure étrusque et des autres micromammifères ne sera pas poursuivi après 2019.
L’étude des pelotes de réjection de l’effraie des clochers est le seul moyen d’étudier à grande échelle les micromammifères. Pour autant, trop de difficultés rencontrées sur le terrain empêchent de répondre à la question posée :
– Le protocole est totalement dépendant de l’effraie des clochers, et cette espèce est en régression très nette. Elle a de plus en plus de mal à trouver sa place dans le contexte anthropique actuel.
– L’accès aux sites potentiels est difficile (refus des propriétaires, bâtiments dangereux…).
Il y a donc de grandes incertitudes sur la pérennité des sites de suivis.
– 8 mailles sur 17 ont dues être déplacées entre 2017 et 2018 car les gîtes identifiés n’existaient plus. Aucun gîte n’a été trouvé sur 2 des mailles.
Il sera donc difficile d’isoler le facteur changement climatique des autres facteurs dans ces conditions : les différences observées dans les peuplements de micromammifères sont liées aux différences des milieux dans lesquels l’effraie chasse quand on change de maille, plus qu’à l’évolution du climat.