Une forêt se caractérise par les espèces d’arbres qui composent la strate arborescente, et par celles qui poussent en sous-bois.
Les différents types de forêts naturelles (non plantées) sont réparties sur le territoire en fonction du sol et du climat, chaque espèce ayant des exigences écologiques propres de plus ou moins grande amplitude.
Le hêtre préfère les climats frais avec une humidité atmosphérique importante. Il est donc naturellement plus fréquent dans le nord, l’est de la France et en montagne. En Nouvelle Aquitaine, il est assez abondant du piémont jusqu’à l’étage montagnard des Pyrénées, ainsi que dans les contreforts du Massif Central. En raison du climat plus chaud et plus sec dans les plaines de la région, les boisements de hêtres y sont beaucoup plus rares.
En Nouvelle Aquitaine, l’aire de répartition des hêtraies de plaine trouve sa limite dans le Bassin aquitain, où ses stations sont extrêmement rares. Cela en fait des forêts particulièrement originales mais aussi vulnérables.
Ces forêts sont présentes exclusivement dans des secteurs où les conditions microclimatiques sont les plus fraîches, souvent sur les versants ombragés des vallons encaissés en bord de rivières. Ce sont des reliques de la dernière glaciation. L’INRA a daté la hêtraie du Ciron : elle est âgée de 40 000 ans !
On y trouve de nombreuses espèces végétales formant un cortège atypique dans le contexte régional.
Le chêne sessile, lui aussi peu fréquent en Nouvelle-Aquitaine, est souvent associé au hêtre (à l’inverse du chêne pédonculé qui domine la plupart de nos forêts de feuillus). La laîche digitée ou le muguet, qui se réfugient dans l’ambiance fraîche des hêtraies, sont d’autres espèces présentant une sensibilité certaine à des modifications thermique et hygrométrique du climat régional.
Hêtre © Marie Daniel et Fabien Mazzocco
Chêne sessile - CC BY-SA 2.5
Muguet © Emilie Vallez, CBNSA
Les microclimats frais, où ces forêts trouvent refuge, sont extrêmement sensibles à toute modification environnementale. Quel sera l’impact des évolutions climatiques sur la composition floristique des hêtraies et sur la survie de ces forêts en plaine?
Voici quelques réponses en vidéo :
Découvrez en BD le protocole de suivi des hêtraies, entre relevés de végétation, des mousses et prélèvement de sol, avec Sarah Ayadi qui a suivi les chargés de mission du CBN Sud-Atlantique :