Dans ce programme, trois types de données sont recueillies et seront analysées. Elles sont liées les unes aux autres.
Ce sont :
– les données espèces, liées au vivant,
– les données météorologiques, liées aux conditions de température et d’humidité,
– les données d’occupation des sols, liées à la structuration du milieu de vie.
Ce sont des données de présence d’une espèce, à un endroit donné, à un moment donné.
Il s’agit des données naturalistes, produites par des particuliers ou des structures, quelque soit leur origine (issues d’observations fortuites au gré des balades, ou de suivis protocolés). Elles ont été communiquées via des plateformes en ligne qui proposent à chacun de participer à la connaissance naturaliste. Il existe deux bases qui regroupent les données «publiques», gérées par le Conservatoire botanique Sud-Atlantique pour la flore et par l’OAFS pour la faune. Mais d’autres bases de données existent : la LPO possède une très vaste base de données faune liée à l’observation ponctuelle de toute personne inscrite, de même que d’autres associations à des niveaux moins importants.
Ces données sont géolocalisées et comptent pour une donnée de présence d’une espèce donnée à un endroit géoréférencé. Il n’y a souvent pas de données d’absence des espèces.
Ces données sont très peu nombreuses avant les années 2000 car les plateformes permettant de faire parvenir ses observations n’existaient pas !
Ces données sont (et seront) issues des suivis réalisés par les naturalistes depuis le début du programme : 250 sites sont suivis à travers la Nouvelle-Aquitaine. Selon les sites, certaines espèces ou groupes d’espèces sont suivis. Des méthodologies de suivi répétées à l’identique année après année permettent d’obtenir des données brutes contenant plus d’informations que la présence seule. Elles permettront donc des traitements plus robustes mais apportant aussi des renseignements supplémentaires, la présence de l’espèce étant l’information de base de ces suivis.
Si vous souhaitez en savoir plus sur les suivis mis en place qui permettent d’obtenir ces données, rendez-vous sur les pages des milieux naturels sensibles :
– les pelouses et rocailles de montagne,
– les torrents de montagne,
– les pelouses calcicoles,
– les hêtraies de plaine,
– les milieux humides,
– les dunes.
Ces données sont issues d’études particulières au sein de ce programme, puisqu’elles visent à comprendre comment les individus se comportent en fonction de certains paramètres environnementaux, ou, quelles sont leurs capacités propres face des modifications des conditions environnementales. Ces études ne concernent pas toutes les sentinelles, mais seulement celles pour lesquelles les informations recherchées ne sont pas disponibles dans la bibliographie.
Il peut s’agit des préférences thermiques et hygrométriques d’une espèce donnée, qui vont influer sur son comportement (être actif pour se nourrir, se reproduire vs s’abriter).
Ces données peuvent être récupérées sur le terrain grâce à :
– des modèles biomimétiques comme pour le lézard ocellé, le lézard de Bonnal ou la grenouille des Pyrénées,
– l’étude des espèces concernées en laboratoire en conditions contrôlées comme pour le lézard vivipare et les rainettes.
Pour comprendre les 3 échelles des données météorologiques, nous vous proposons de voir ce petit film (2 min 30) qui vous montre comment ces échelles sont liées les unes aux autres, tout en apportant des informations différentes et complémentaires :
Cette échelle met en évidence des gammes de températures, de précipitations, une organisation saisonnière, etc. qui vont influer sur la répartition de la biodiversité.
Ces données proviennent du réseau Radome de Météo France qui comprend 554 « stations de surface » en France métropolitaine (une tous les 30 km). Ces stations mesurent de façon automatique les paramètres de base que sont la température et l’humidité sous abri, les précipitations et le vent (vitesse et direction) à une hauteur de 10 mètres. Certaines stations mesurent des paramètres complémentaires. Grâce à un modèle statistique (SAFRAN + ISBA), les données sont interpolées et disponibles pour des mailles de 8 x 8 km. Des éléments d’altitude, de type de sol, de flux d’énergie, etc. sont intégrés à ce modèle.
A l’échelle d’un site, des altérations (des modifications) locales des données obtenues par le réseau Radome seront observées, liées à différents facteurs de topographie, de couverture végétal, etc. Ceci participe à la présence d’un type d’écosystème dans un lieu donné (en plus des caractéristiques du sol, de la roche mère, des conditions hydrologiques, de la gestion et de l’histoire de l’usage des sols de ce lieu).
Un réseau de 250 stations réparties sur les sites de suivi des sentinelles a été mis en place. Il s’agit de sondes récupérant les données de température et d’humidité à l’échelle du site. Elle sont positionnées de manière à être représentatives du site d’étude, et comparables entre sites (toujours positionnées vers le sud, par exemple), soit selon un protocole défini et identique pour chaque station posée.
A une échelle plus fine, le rôle de la végétation (ombre, modification de l’effet du vent, isolant…), de l’humidité du sol (ou atmosphérique retenue sur les quelques centimètres au dessus de sol par la végétation) ou de l’énergie solaire emmagasinée dans le sol auront aussi une influence sur la biodiversité présente, car pour de nombreux organismes se déplaçant au sol ou dans la végétation basse, les processus écologiques ont lieu dans cette zone entre sol et air.
Le même matériel que les sondes positionnées à 1,30 m du sol est utilisée. Mais elles sont installées à 10 cm de la surface du sol. 21 sondes sont disposées dans 3 types de milieux (zones humides, pelouses sèches et dune), selon un gradient longitudinal et altitudinal, en lien avec les stations à 1,30 m.
Le changement climatique est l’un des effets des activités humaines qui ont un impact sur la biodiversité, un effet en devenir…
La destruction, la modification, l’altération des milieux naturels sont actuellement les causes majeures de l’extinction des espèces. Il est indispensable, pour le programme les sentinelles du climat d’intégrer ces éléments pour discriminer les facteurs responsables d’une modification de la biodiversité, quelque soit l’échelle spatiale concernée.
La question de la connaissance de l’occupation des sols n’est pas nouvelle et les techniques de prise d’images aériennes ou satellites, couplées à des systèmes de traitement de données de plus en plus performants a permis de développer des bases de données de l’occupation des sols à l’échelle de territoire comme l’Aquitaine (extension à la Nouvelle-Aquitaine en cours), avec un certain niveau de résolution. Pas assez précises pour travailler à l’échelle des sites, ces résolutions spatiales (taille de l’unité de surface minimale) ou thématiques (type d’usage ou de végétation) permettent de travailler à l’échelle régionale.
Voici l’exemple de deux bases de données régionales :
Il est possible d’approcher les impacts humains sur la biodiversité, liés à l’aménagement du territoire et aux usages, grâce à une discipline de l’écologie : l’écologie du paysage.
Elle propose de construire des indices paysagers qui renseignent sur la structure du paysage. Ce sont ces indices qui constituent les données pour l’occupation du sol à l’échelle du site. Pour les calculer, il est nécessaire de construire des cartes à partir des images satellites ou drones existantes, ces cartes portant une information sur l’occupation de sol pixel par pixel (la taille du pixel étant définie par le géographe). Leur construction passe par différentes étapes et par la « superposition » de différentes couches d’information.
Voici quelques exemples des traitements et des étapes réalisés pour un des sites d’étude du programme :
Les Conservatoires Botaniques participant au programme analyse la végétation des sites d’étude. Ils travaillent sur les espèces présentes et leur recouvrement au sol, mais aussi sur les associations végétales qui caractérisent les habitats.
Retrouvez plus d’infos sur ces méthodes dans les pages dédiées aux différents milieux étudiés :
– les pelouses calcicoles,
– les hêtraies de plaine,
– les milieux humides,
– les dunes.