Vous vous souvenez de Phengaris alcon, l’azuré des mouillères ? Oui, ce petit papillon bleuté inféodé aux prairies et aux landes humides ou tourbeuses. Vous savez donc déjà que son cycle de vie est très complexe ! Il nécessite une plante – la gentiane pneumonanthe – et des fourmis du genre myrmica. Pour compléter les suivis déjà en place de papillons, de pontes et de gentiane, nous nous penchons désormais sur les fourmis. On espère en apprendre davantage sur cet hôte indispensable à notre sentinelle.
Le cycle de vie de l’azuré des mouillères est remarquable ! L’été, la femelle pond ses œufs sur les boutons floraux d’une plante bien spécifique : la gentiane pneumonanthe. C’est ce qu’on appelle la « plante hôte » de notre sentinelle et, à l’éclosion, la chenille se nourrira de ses boutons. Elle se laissera ensuite tomber au sol avant de faire la rencontre de myrmica. Se faisant passer pour une larve de fourmi, la chenille est ramenée dans la fourmilière où elle sera nourri avant d’hiverner. L’été suivant, notre chenille devenue chrysalide se métamorphose en papillon et quitte la fourmilière avant que ses hôtes ne se rendent compte de la supercherie.
Retrouvez le cycle de vie illustré de l’azuré des mouillères par ici
L’azuré des mouillère est donc lié à deux espèces : sans gentiane pneumonanthe ou sans fourmis du genre myrmica, il ne peut se développer. Et ce fragile équilibre repose sur la synchronisation des phénologies des 3 espèces, c’est-à-dire des périodes auxquelles les différentes étapes de leur cycle de vie vont se produire (comme la floraison ou la ponte).
Pour savoir si le changement climatique aura un impact sur la survie des papillons, les scientifiques du programme suivent déjà de près le papillon et sa plante hôte. Comment ? A l’aide de quadrats… et de patience !
Retrouvez en BD avec Sauvage Garage comment le protocole de suivi a été choisi
Désormais, nous nous intéressons aussi aux fourmis-hôtes de notre sentinelle. Les myrmica sont des fourmis rousses de taille moyenne (5mm). C’est un genre qui regroupe plusieurs espèces et nous aimerions en savoir davantage sur leur présence et les paramètres qui l’influence. Quelles espèces trouve-t-on sur les sites où nous suivons l’azuré des mouillères ? Leurs nids sont-ils nombreux ? Leur présence est-elle fonction de la végétation rencontrée ? Peut-on faire le parallèle avec nos observations de ponte ou de papillons adultes ? Autant de questions auxquelles nous allons tâcher de répondre avec la mise en place de nouveaux protocoles sur le terrain. Nous ne manquerons pas de vous tenir informé !