Toujours lancés sur une trajectoire vers les +4°C à l’horizon 2100, la diminution drastique de nos émissions carbone reste une priorité absolue pour lutter contre le réchauffement climatique et préserver la biodiversité. L’urgence est telle que le phénomène impacte d’ores et déjà le vivant dans son ensemble et l’écosystème global auquel les humains appartiennent.
La Nouvelle-Aquitaine ne déroge pas à la règle et les scientifiques réunis ce vendredi 26 novembre sont unanimes : la résilience des écosystèmes et l’adaptation des espèces au changement climatique passera par la réduction des pressions anthropiques. Ils sont près de 20 à s’être relayés au micro de la salle plénière de la Région pour présenter les avancées du programme « Sentinelles du climat ». Lancées en 2016, ces recherches visent à comprendre et prédire les effets du changement climatique sur la biodiversité de Nouvelle-Aquitaine. Dunes, milieux secs de plaine, forêts de hêtres de plaine, milieux humides, montagne… dans les 5 grands types de milieux sensibles étudiés, les conclusions vont dans le sens de la nécessaire réduction des pressions anthropiques. Le drainage des zones humides, l’intensification des pratiques pastorales ou du tourisme à la montagne, ou encore la fragmentation des habitats n’en sont que quelques exemples.
Tel était l’objectif de cette journée : dégager des pistes d’actions à même d’atténuer les effets du changement climatique sur les espèces sentinelles du climat. Pendant près de 6 ans, ces dernières ont été le centre d’attention des scientifiques pour mesurer et prévoir ces effets – négatifs dans l’ensemble. Les échanges de la journée autour de ces résultats par milieu ont fait émerger plusieurs points de convergence. Une clé essentielle semble ainsi résider dans le maintien de l’hétérogénéité des micro-habitats pour assurer une variété de microclimats différents accessibles aux espèces, leur permettant de supporter des périodes de canicule.
Prenons l’exemple de la rainette ibérique dans les lagunes du triangle landais. L’espèce a besoin d’eau pour sa reproduction, de végétation haute pour grimper à l’abri, d’espaces ouverts pour se réchauffer au soleil puisqu’il s’agit d’une espèce ectotherme, mais aussi d’espaces plus fermés pour se protéger des chaleurs. Pour éviter de se déshydrater, en période de fortes chaleurs, elle va aussi rechercher un support végétal suffisamment large pour s’y coller et éviter ainsi une grande part des pertes hydriques induites par la sécheresse. Ce comportement lui permet en partie de s’adapter dans un contexte chaud et sec.
Autre exemple avec le lézard ocellé sur la dune grise atlantique : le reptile a besoin de s’exposer au soleil pour augmenter sa température corporelle. Cependant, passé un certain seuil, les températures au soleil peuvent être létales et le lézard doit se mettre à l’abri. Les scientifiques ont justement noté de très fortes différences de températures entre les différentes composantes de son habitat : zones avec bosquet, plantes herbacées basses, abris minéraux, zones de sable nues…
Pour reprendre l’exemple de la dune grise, où sont suivis la flore et le lézard ocellé, son existence est actuellement menacée. D’une part, l’érosion ou l’ensablement sont accélérés par le changement climatique, et d’autre part la forêt de protection empêche la dynamique naturelle du trait de côte. Préserver cet habitat, entre océan et forêt, pourrait donc passer par la réouverture de la frange forestière. Des corridors pourraient même être ouverts à travers la forêt pour accompagner le cheminement d’espèces telles que le lézard ocellé vers des milieux ouverts favorables à leur survie.
Dans chaque milieu, les orientations issues du colloque pourraient se décliner en actions concrètes. Rendez-vous est pris pour tester, mettre en œuvre ces pistes d’actions et largement sensibiliser les élus et les citoyens à la sauvegarde des écosystèmes naturels, garants de la survie de l’humanité.
Allocutions d’ouverture | Partie 1 | Partie 2 |
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Partie 3 | Partie 4 | Partie 5 |
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Partie 6 | Partie 7 | Synthèse |
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